"Un ensemble de sons sans harmonie." (Petit Larousse illustré)
"Sensation auditive produite par des vibrations irrégulières." (Petit Robert)
"Toute sensation auditive désagréable ou génante, tout phénomène acoustique produisant cette sensation, tout son ayant
un caractère aléatoire qui n'a pas de composante définies." (AFNOR)
Cette sensation auditive sera d'autant plus génante si le bruit entendu est :
intense,
long,
aigu,
impulsif.
Les sons sont des vibrations de l'air qui se propagent en ondes acoustiques. Ils sont définis par leur fréquence,
exprimée en Hertz (Hz).
Fréquences audibles
L'oreille n'est sensible qu'à certaines fréquences et à condition quelles aient une intensité comprise entre certaines limites.
Infrasons
Sons audibles par l'homme
Ultrasons
< 20 Hz
Graves : 20 à 400 Hz
Médiums : 400 à 2 000 Hz
Aiguës : 2000 à 20 000 Hz
> 20 000 Hz
Fréquences de la parole : 100 à 6 000 Hz
L'échelle des décibels
115 dB
Seuil de la douleur
100 dB
Bruits dangereux
80 dB
Bruits nocifs
60 dB
Bruits génants
40 dB
Bureau
20 dB
Conversation à voix basse
0 dB
Seuil d'audibilité
L'échelle des décibels est une échelle logarithmique
L'addition du bruit
Les niveaux sonores ne s'additionnent pas, ils se composent. Le bruit augmente de 3 décibels lorsque son énergie
double et de 10 décibels quand son énergie décuple.
1 machine = 80 dB
2 machines = 83 dB
3 machines = 85 dB
4 machines = 86 dB
5 machines = 87 dB
6 machines = 88 dB
10 machines = 90 dB
Le système auditif
L'oreille externe : structure de la résonnance
Le pavillon : Il capte et concentre les ondes sonores tout en amortissant la brutalité du passage de l'air libre au conduit auditif ;
Le conduit auditif : Les ondes acoustiques passent à travers le conduit auditif avant de rencontrer la membrane du tympan ;
La membrane du tympan : Elle oscille sous l'effet des fluctuations de l'onde acoustique dans le pavillon.
L'oreille moyenne : structure de protection et de transformation
Structure de protection ou réflexe tapédien : réflexe protecteur à partir de 80 dB qui réduit la transmission des pressions vers l'oreille interne. Il a une durée d'action limitée ;
Transformation des vibrations : la transformation et l'amplification des vibrations aériennes en vibrations solidiennes se font par l'intermédiaire des osselets.
L'oreille interne
la clochée : Seule la clochée joue un rôle dans l'audition. Une membrane va transmettre la vibration
au liquide interne qui baigne la clochée. Ce liquide va faire rentrer en oscillation des cellules auditives ciliées
qui sont situées sur la base de la clochée. Ces dernières vont transmettre le son sous forme d'influx nerveux.
Les effets du bruits :
Sur l'audition
Fatigue auditive : bourdonnements, gène ;
Traumatisme acoustique : perforation du tyman... ;
Surdité professionelle.
Evolution du déficit
Au début, l'atteinte porte sur les aigus (4 000 Hz), ces fréquences n'étant pas très utilisées pour la voix parlée,
le déficit passe d'abord inaperçu.
Stades de la surdité
1er stade
Surdité légère
Le sujet ne se rend pas compte de sa perte auditive car les fréquences de la parole sont peu touchées.
2ème stade
Surdité moyenne
Les fréquences aiguës de la conversation sont touchées, le sujet devient "dur d'oreille" et ne comprend plus distinctement ce qui se dit.
3ème stade
Surdité profonde et irréversible
Sur le travail
Le bruit altère la quantité de travail effectué, mais surtout sa qualité,
Perturbation de la communication,
Difficultés de concentration,
Fatigue,
Gène,
Nervosité.
Sur l'organisme
Irritabilité,
Elévation de la tension artérielle (Hypertension),
Troubles digestifs,
Réduction du champ visuel,
Stress,
Troubles du sommeil.
Statistiques et exposition des travailleurs
67% des actifs français se disent dérangés par le bruit sur leur lieu de travail,
Plus de 3 millions de personnes seraient exposées de manière prolongée à des bruits intenses, dépassant 85 dB(A) sur leur lieu de travail,
13% des salariés exposés,
7% de l'ensemble des salariés subissent un bruit comportant des chocs ou ds impulsions supérieurs à 135 dB(A),
90 000 € pour une surdité professionelle,
4ème cause des maladies professionelles.
La réglementation
Décret n° 2006-892 du 19 juillet 2006, Article R.4431-1 et suivants du Code du Travail, Tableau n° 42 des maladies professionelles.
Le décret n° 2006-892 paru le 19 juillet 2006 réglemente l'exposition des travailleurs au bruit : des dispositions
de prévention sont à prendre à partir de 80 dB(A), et sont renforcées à partir de 85 dB(A). Ce décret modifie le
code du travail et vise à renforcer le niveau des exigences destinées à réduire les effets nocifs liés à l'exposition
au bruit professionnel. L'évolution par rapport à l'ancienne réglementation est motivée par l'expérience acquise et
par les progrès de la politique de santé et sécurité au travail de la Commission européenne qui se formalise par une
homogénéisation des textes réglementaires.
Abaissement des seuils d'action de 5 dB(A) :
Ce qui correspond à une réduction au tiers en terme d'énergie acoustique,
Renforcement de la sécurité et de la santé au travail.
Introduction d'une Valeur Limite d'Exposition à ne jamais dépasser (VLE) :
Elle a été fixée au niveau Lex,8h = 87 dB(A),
Cette valeur limite d'exposition quotidienne prend en compte l'affaiblissement acoustique procuré par les
équipements de protection individuelles, EPI, c'est à dire les bouchons d'oreille ou les casques anti-bruit.
Exposition moyenne (Lex,8h) : 85 dB(A) Niveau de crête (Lp,c) : 137 dB(C)
Valeur limite d'exposition (VLE)
Exposition moyenne (Lex,8h) : 87 dB(A) Niveau de crête (Lp,c) : 140 dB(C) (En tenant compte des PICB*)
Définition des paramètres physiques :
Niveau d'exposition quotidienne au bruit (Lex, 8h, en dB(A)): Moyenne pondérée dans le temps des niveaux d'exposition
au bruit pour une journée de travail de huit heures.
Pression acoustique de crête: Lpc en dB(C) : valeur maximale de la pression acoustique instantanée mesurée avec
la pondération fréquentielle C.
*PICB : Protections individuelle contre le bruit
La prévention
La démarche de prévention s'appuie sur les principes généraux de prévention décrient à l'article L.4121-2 du Code du Travail :
1- Eviter les risques
2- Evaluer les risques ne pouvant être évités
3- Combattre le risque à la source
4- Adapter le travail à l'homme
5- Tenir compte de l'évolution des techniques
6- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas ou ce qui l'est moins
7- Planifier la prévention
8- Donner la priorité aux protections collectives sur les protections individuelles
9- Donner les instructions nécessaires aux agents
L'autorité territoriale évalue et, si nécessaire, mesure les niveaux de bruit auxquels les agents sont exposés.
Cette évaluation et ce mesurage ont pour but :
1° De déterminer les paramètres physiques ;
2° De constater si, dans une situation donnée, les valeurs d'exposition sont dépassées.
L'évaluation des niveaux de bruit et, si nécessaire, leur mesurage sont planifiés et réalisés par des personnes
compétentes, avec le concours, le cas échéant, du service de santé au travail.
Ils sont réalisés à des intervalles appropriés, notamment lorsqu'une modification des installations ou des modes de
travail est susceptible d'entraîner une élévation des niveaux de bruit.
En cas de mesurage, celui-ci est renouvelé au moins tous les cinq ans.
L'autorité territoriale prend des mesures de prévention visant à supprimer ou à réduire au minimum les risques
résultant de l'exposition au bruit, en tenant compte du progrès technique et de la disponibilité de mesures de maîtrise
du risque à la source. La réduction de ces risques se fonde sur les principes généraux de prévention et prend en considération
les mesures ci-après. De même, lorsque les valeurs d'exposition supérieures
(VAS), l'autorité territoriale établit et met en oeuvre un programme de mesures techniques ou d'organisation du travail
visant à réduire l'exposition au bruit, en prenant en considération, notamment, les mesures suivantes :
1° La mise en oeuvre d'autres procédés de travail ne nécessitant pas d'exposition au bruit ou nécessitant une exposition moindre ;
2° Le choix d'équipements de travail appropriés émettant, compte tenu du travail à effectuer, le moins de bruit possible ;
3° Dans le cas d'équipements de travail utilisés à l'extérieur des bâtiments, la possibilité de mettre à la disposition
des tagents des matériels conformes aux dispositions prises en application du décret n° 95-79 du 23 janvier
1995 concernant la lutte contre le bruit et relatif aux objets bruyants et aux dispositifs d'insonorisation ;
4° La modification de la conception et de l'agencement des lieux et postes de travail ;
5° L'information et la formation adéquates des agents afin qu'ils utilisent correctement les équipements de travail en vue de réduire au minimum leur exposition au bruit ;
6° Des moyens techniques pour réduire le bruit aérien en agissant sur son émission, sa propagation, sa réflexion, tels que réduction à la source, écrans, capotages, correction acoustique du local ;
7° Des moyens techniques pour réduire le bruit de structure, par exemple par l'amortissement ou par l'isolation ;
8° Des programmes appropriés de maintenance des équipements de travail et du lieu de travail ;
9° La réduction de l'exposition au bruit par une meilleure organisation du travail, en limitant la durée et l'intensité de l'exposition et en organisant convenablement les horaires de travail, prévoyant notamment des périodes de repos.
Les lieux de travail où les agents sont susceptibles d'être exposés à un
bruit dépassant les valeurs d'exposition supérieures (VAS) font l'objet d'une signalisation appropriée.
Ces lieux sont délimités et font l'objet d'une limitation d'accès lorsque cela est techniquement faisable et que le
risque d'exposition le justifie.
En cas d'impossibilité d'éviter les risques dus à l'exposition au bruit par d'autres moyens, des protecteurs auditifs
individuels, appropriés et correctement adaptés, sont mis à la disposition des agents dans les conditions suivantes :
1° Lorsque l'exposition au bruit dépasse les valeurs d'exposition inférieures (VAI), l'autorité
territoriale met des protecteurs auditifs individuels à la disposition des agents ;
2° Lorsque l'exposition au bruit égale ou dépasse les valeurs d'exposition supérieures (VAS), l'autorité territoriale
veille à ce que les protecteurs auditifs individuels soient effectivement utilisés.
Lorsque l'évaluation des risques fait apparaître que des agents sont exposés sur leur lieu de travail à un niveau
sonore égal ou supérieur aux valeurs d'exposition inférieures (VAI), l'Autorité territoriale veille à ce que ces
agents reçoivent des informations et une formation en rapport avec les résultats de l'évaluation des risques et avec
le concours du service de médecine préventive.
Ces informations et cette formation portent, notamment, sur :
1° La nature de ce type de risque ;
2° Les mesures prises en cas de dépassement des valeurs limites d'exposition, en vue de supprimer ou de réduire
au minimum les risques résultant de l'exposition au bruit, y compris les circonstances dans lesquelles les mesures s'appliquent ;
3° Les valeurs limites d'exposition et les valeurs d'exposition déclenchant l'action de prévention ;
4° Les résultats des évaluations et des mesurages du bruit réalisés, accompagnés d'une explication relative à leur
signification et aux risques potentiels ;
5° L'utilisation correcte des protecteurs auditifs individuels ;
6° L'utilité et la façon de dépister et de signaler des symptômes d'altération de l'ouïe ;
7° Les conditions dans lesquelles les agents ont droit à une surveillance médicale renforcée ;
8° Les pratiques professionnelles sûres, afin de réduire au minimum l'exposition au bruit.
La surveillance médicale renforcée:
Le médecin de médecine préventive exerce une surveillance renforéée pour les agents exposés
à des niveaux de bruit supérieurs aux valeurs d'exposition supérieures (VAS) ;
Examens audiométriques ayant pour objectif le diagnostic précoce de toute perte auditive due au bruit et la
préservation de la fonction auditive.
Exigences en fonction des seuils d'exposition :
Quelque soit le niveau
Evaluation des risques et réduction au minimum du risque Consultation des agents pour l'évalutation, le choix des PICB
Au dessus de VAI
Mise à disposition de PICB Information des agents sur les risques, le résultat des mesures, l'usage des protecteurs auditifs individuels. Examen audiométrique proposé
Au dessus de VAS
Mise en oeuvre d'un programme de réduction d'exposition au bruit Signalisation et limitation d'accès Utilisation des PICB = obligatoire Examen audiométrique des agents
Au dessus de VLE
A ne dépasser en aucun cas : Mesure de réduction d'exposition immédiate
Les protecteurs auditifs
Les protecteurs auditifs individuels sont choisis de façon à éliminer le risque pour l'ouïe ou à le réduire le
plus possible. Les protecteurs auditifs individuels sont choisis après avis des agents concernés, du médecin
de médecine préventive et, éventuellement, des agents des services de prévention, de sécurité et des conditions
de travail.
Les protecteurs munis de coquilles (casques)
Meilleure atténuation,
Recommandés pour un port intermittent.
Les bouchons d'oreilles en matériau modelable
Adaptés pour le port continu,
Nécessitent une parfaire hygiène des mains,
sont à usage unique.
Les bouchons d'oreilles modelés préalablement
Adaptés pour le port continu,
Nécessitent un bon état d'hygiène,
sont réutilisables.
Les protecteurs auditifs doivent être portés pendant toute la durée de l'exposition :
Le danger d'une exposition au bruit dépend de deux facteurs : le niveau sonore et la durée d'exposition.
Plus l'intensité et la durée d'exposition sont élevées, plus le risque de lésion de l'audition augmente.
Niveau en dB(A)
Durée journalière d'expostion maximale sans protection